vendredi 6 avril 2012

ECRITS d'Edvard Munch


Auteur : Edvard Munch

Année(s) d’écriture : 1889 – 1929 environ

Année de parution : 2011

Édition : Les presses du réel – collection « dedalus » (Jérôme Poggi)

Traduction du norvégien : Luce Hinsch





Le voici, mon Saint Graal, ma nouvelle bible, mon objet d’adoration ! Les Ecrits de Munch. Pour la petite histoire : je suis allé au musée Munch d’Oslo, il y a de cela quatre ans environ (Dieu, que le temps passe vite) et en me baladant parmi les œuvres de mon peintre préféré (avec Magritte ex-aequo, mais ça n’a rien à faire dans l’histoire) je vois dans une des vitrines, des pages de ses cahiers. En temps normal, ce genre d’étalage ne m’intéresse pas car on ne comprend rien à ce qu’il y a d’écrit, les dessins (s’il y en a) sont mal mis en valeur etc. Mais celles-ci étaient particulières. Une esquisse, encre de chine couleur violette et noir, m’a fascinée. J’ai donc lu ce qu’il y avait d’écrit à côté, enfin, sur l’étiquette en dessous, car je ne parle pas encore norvégien couramment. Et là j’ai eu, ce qui est au sociologue l’équivalent du créationnisme aux scientifiques : un choc esthétique. L’écrit, le poème était magnifique, un peu mélancolique, des images d’une beauté. Retour sur terre : je n’ai pas pris mon appareil photo sur moi et je n’ai rien pour écrire. Comment vais-je faire pour le noter ? Pour m’en rappeler ? Aucune solution immédiate. Génération Y oblige, je me dis que je trouverais bien sur Internet. Grosse, très grosse erreur. Je désespérais, de site en site, de google en Yahoo. Rien à faire, le vide sidéral. Jusqu’au jour, où, après avoir visité l’exposition Munch à Pompidou, je tombe sur ce livre dont la couverture ne payait pas de mine. Je l’ouvre dans la boutique et presque immédiatement, je tombe dessus. Sur ce texte qui m’a hanté pendant quatre ans ! (Et sur bien d’autres choses évidement). Je ne réfléchis pas : je l’achète (enfin ma mère me l’offre, si l’on veut être plus précis).



Vous l’aurez compris, dans ce livre, il y a les écrits de Munch, ses poèmes et réflexions. Le petit plus est que nous avons également les pages de cahiers, avec les écritures et les esquisses, scannées. Le manifeste de Saint Cloud, texte relatant ses impressions lors d’une soirée dans un bar de Paris. La Cité de l’Amour perdu, courte pièce de théâtre, pas vraiment fondamentale, critique de l’argent, des femmes et de la société en général. Alpha et Oméga, sa vision de la genèse de l’Humanité, qui marque la fin de une longue période de folie et de tourmente. Le cri, L’arbre de la connaissance pour le meilleur et pour le pire et Cristallisation, des écrits sur ses idées, ses pensées, ses impressions, de la vie, de la mort, de la création, de l’univers…   



C’est un livre que je recommande à ceux qui aiment sa peinture, bien évidemment, mais qui la comprennent ou veulent vraiment la comprendre. Bien sûr, je le conseille aussi à tous ceux qui aiment se poser des questions tout le temps, qui remettent en question le monde autour d’eux, qui attendent d’un écrit qui les fassent réfléchir. Pour finir, je vais vous retransmettre ce fameux poème qui m’a tant bouleversé.

Le clair de lune glisse sur ton visage
Plein de toute la beauté du monde
Et de souffrance
Tes lèvres sont comme deux rubis rouges –
Et pleines de sang comme
Un fruit rouge carmin
Elles s’entrouvrent comme par douleur
Un sourire de cadavre – C’est pourquoi
La chaîne se referme qui relie génération
Après génération –
Comme un corps glisse dans
Un grand océan – sur de longue vagues qui
Changent de couleur du violet profond
Au rouge sang

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire